Lorsque nous sommes rentrés de Pau, nous avons appris
que certains d'entre nous avions été désignés d'office
pour faire le peloton d'élèves gradés.
D'accord ou pas d'accord il n'y avait rien à dire.
C'est le chef qui avait décidé !!!!
Mais ce n'était pas là notre préocupation première.
Ceux qui étaient revenus avec le brevet para avaient le
droit de poser une perme de 48h.
La première depuis plus de 2 mois et demi. Alors le peloton
on verrait ça plus tard.
Ce fut bon mais court, car le lundi matin à 7h nous étions de
nouveau sur le terrain à faire du sport.
Nous avons retrouvé le rythme des classes, avec les mêmes
contraintes, matières, brimades etc... nous n'étions pas dépaysés.
En plus nous avions une spécialisation "Largage".
Par contre nos instructeurs avaient changé:
- Adjudant Biguet
- Brigadier-chef Girard
- Brigadier-chef Courcière
Il faut savoir que la vocation première de la CLA était le
ravitaillement par les voies aériennes.
Le largage, qui se faisait toujours du Nord-Atlas, était assez varié:
- Caisses de ravitaillement, armes, munitions, médicaments, etc...
avec un pépin par caisse.
- Plateau, avec des caisses sitées ci-dessus, pesant de 1500 à
2200kg avec 2 sacs de 10 parachutes, ou 3 grands.
- Scooter
- Mortier
- Jeep
- Remorque
Notre travail consistait à:
A la caserne
- Bréler les caisses, c'est-à-dire passer une corde tout autour
pour renforcer la résistance aux chocs et fixer le parachute.
(les caisses en question étaient remplies de cailloux)
- Conditionner les plateaux, remorque, scooter, mortier, jeep.
A la base aérienne
- Préparer le Nord-Atlas.
- Retirer les portes arrières.
- Fixer les chemins de roulements.
(où roulerons les grosses charges)
- Installer le parachute extracteur.
- Charger l'avion
- Larguer les colis sur la DZ.
- Revenir charger le zing puis relargage.
- En fin de journée remettre l'avion dans son état initial.
Sur la DZ. (zone de largage)
- Récupérer les colis.
- Les déconditionner.
- Charger tout cela dans les GMC.
A la caserne
- Décharger les camions.
- Ranger et nettoyer tout ce matériel.
- Après toutes ces activités nous avions le droit de manger.
Naturellement, pendant toute cette période nous participions aux
séances de sauts.
J'avais une idée qui me trottait dans la tête:
Sauter avec mon appareil photo pour prendre des clichés en l'air.
Un jour, j'emportais mon reflex et le cachais dans mon treillis
au-dessus du ventral, ça faisait une bosse, qui n'échappa pas
au moniteur lors de la vérification, une minute avant de sauter
Il me dit 'c'est quoi, un appareil photo? j'espère que tu vas
le prendre en pleine tête à l'ouverture! (Gentil non!!!)
Quelques secondes plus tard je passais la portière, un peu inquiet.
Tout se passa bien et dès que le pépin fut ouvert, je sortis
l'appareil et pris trois photos. Très vite je le remis à sa place,
car à l'attérrissage je ne voulais rien casser.
Mes trois premières photos en l'air
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Ce régime a duré environ 2 mois, ensuite c'est aux
transmissions que je fus affecté.
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CA2
Aprés quelques mois passés aux transmissions, mon chef me
fit savoir qu'il avait décidé "encore" de m'inscrire au peloton
de sous-officier. Il n'y avait pas à discuter.
C'est ainsi que la semaine suivante ça repartait on prenait
les mêmes et on recommençait.
Nos instructeurs:
Adjudant Biguet; et 2 MDL dont j'ai oublié le nom.
Nous avions bien sûr les mêmes contraintes citées plus haut mais
c'était plus décontracté.
Notre petit groupe est allé au Valdahon faire une présentation
de matériel et accessoires de largage. Semaine pénarde.
Fait marquant, pendant cette période d'instruction, nous avons
participé à des manoeuvres contre des gendarmes et des réservistes
dans le département de l'Aube.
Nous avons été largués de nuit en pleine campagne, ensuite
nous devions faire sauter un pont et un transfo électrique.
Suite à cela la population devait avertir les autorités et nous
devions échapper aux poursuites.
Normalement, seul le préfet savait la date exacte. Mais il devait
y avoir eu des fuites car nous avions à peine touché le sol que les
flics nous attendaient avec des projecteurs. Par contre, ils n'ont
pas osé s'aventurer plus loin. Nous, nous étions allongés à terre
au milieu d'un troupeau de vaches.
Pendant 2 jours et 2 nuits nous avons battu la campagne, poursuivis
par au moins 300 bonhommes plus un avion.
Nous participions aussi aux cérémonies extérieures comme le défilé du 14 juillet 1961
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